vendredi 17 septembre 2010

Toujours jupe mais plutôt pantalon, les filles !

Toujours jupe mais plutôt pantalon, les filles !
vendredi 17 septembre 2010

Ouest-France

Vous êtes plutôt jupe ou pantalon ? « Les deux », répondent la plupart des femmes d'aujourd'hui. Avec une nette préférence « pour le côté pratique » du pantalon. Pour éviter d'avoir à trancher, le matin devant la glace, on en connaît même qui le combinent avec une robe.



Que de chemin parcouru depuis le XIXe siècle de George Sand ! Une des premières à l'avoir adopté, avec l'artiste Rosa Bonheur, malgré l'ordonnance de la préfecture de police de Paris, datée du 7 novembre 1800, interdisant aux femmes « le port des habits de l'autre sexe ».

Le pantalon de George Sand était avant tout « un pantalon d'écrivain » « qui se doit de tout voir, tout connaître, rire de tout », précise l'universitaire angevine Christine Bard dans sa passionnante Histoire politique du pantalon. C'est « dans une logique égalitaire » qu'elle le portait, à la différence de féministes qui s'en sont clairement emparées comme d'« une arme politique pour défier la domination masculine ».

Ce vêtement fermé a mis du temps à s'imposer chez le commun des femmes. En France, il a fallu attendre 1968 pour qu'il soit autorisé aux lycéennes, toléré au restaurant et... 1978 pour que l'Assemblée accepte sa première femme députée en pantalon (la communiste Chantal Leblanc).

« On se défend mieux en pantalon »

Ce long combat, mené avec l'aide de couturiers comme Rykiel, Saint-Laurent, touche toujours. Pourtant souvent en jupe, Aïda, assistante dans une grande entreprise rennaise, estime que « l'on a davantage d'assurance, on se défend mieux en pantalon ». « Et puis, c'est plus facile à porter. Moins cher. Pas besoin d'acheter de collants », ajoute sa collègue Marie. Elles ont la quarantaine. Dans la corporation, très féminine, des secrétaires, « savoir se présenter fait partie de la formation ». Longtemps, c'est passé par la jupe. Cela dit, « on peut être chic en pantalon. Moins dans la séduction peut-être. Encore que... »

Aujourd'hui, le monde professionnel l'accepte mieux. Mêmes les hôtesses de l'air ne montrent plus forcément leurs jambes, en l'air. Chez Air France, elles disposent de deux panoplies depuis cinq ans. « Sur les moyen-courriers, elles sont toutes en pantalon », observe Anne, voyageuse croisée à l'aéroport de Rennes. Étudier les Dress codes (codes vestimentaires) fait partie du boulot de cette trentenaire, responsable marketing dans le domaine de la mode et du sport. Souvent en pantalon. Il est parfois plus dur de se mettre en jupe.

« Ça renvoie une image de poupée. Je le fais pour déstabiliser, interpeller. Ou me faire plaisir. Plutôt en été qu'en hiver. Rarement pour un rendez-vous important. Dans ce cas, je mets un pantalon noir, ou un jean brut bien coupé, un chemisier blanc, des chaussures à talons un peu vintage. C'est drôle, plus j'ai gravi d'échelons professionnellement, moins j'ai mis de jupe. Cela dit, ajoute-t-elle, aujourd'hui, nous les filles, on a la chance de pouvoir jouer avec plusieurs panoplies. Les hommes n'ont pas ce choix... »




Pascale VERGEREAU.

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