samedi 28 août 2010

Le pouvoir Royal du pantalon

27 août 2010
Le pouvoir Royal du pantalon

royal2.1282908333.jpgNon la politique ne se résume pas à des histoires de fric frusques, mais Ségolène Royal semble bien nous dire quelque chose aujourd’hui à l’ouverture de l’université d’été des socialistes de la Rochelle. Elle a fait le ménage dans sa garde-robe. Exit les tenues 16e, ou versaillaises, type Paul K, rouges, écrues, ou blanches à la Sharon Stone. Chassés les cols d’amazone conquérante qu’elle portait pendant sa campagne présidentielle. Même plus de tuniques bobo Antik Batik, ni de souvenir d’Inde (on se souvient de la tunique bleue portée au Zénith, l’année dernière).

Alors quoi ? Eh bien un tailleur pantalon, comme aimait sa collègue Martine Aubry, mais sans faute de goût : si la veste est à rayures tennis, le pantalon, lui est uni et près du corps. Rayures oui, mais point trop n’en faut. Aux pieds de jolis escarpins. Signe d’une nouvelle émancipation ?

Dans un livre intitulé Une histoire politique du pantalon, Christine Bard revient sur la conquête du pantalon et les résistances qu’elle a en engendrées (voir Monde des livres du 26 août) et pourtant on se bat pour porter la jupe sans se faire traiter de noms d’oiseaux, ce qu’affirme Christine Bard.

“SI C’EST MON PANTALON QUI VOUS GÊNE, JE L’ENLÈVE DANS LES PLUS BREFS DÉLAIS !”

aubry1.1282908503.jpgUn jour de 1972, rappelle ce même article, “une conseillère d’Edgar Faure, ministre des affaires sociales, déboula à l’Assemblée nationale pour lui porter un message. Elle avait 26 ans et s’appelait Michèle Alliot-Marie. Les huissiers, choqués par sa tenue, voulurent l’empêcher de pénétrer dans l’hémicycle : “Si c’est mon pantalon qui vous gêne, je l’enlève dans les plus brefs délais !”"

Le pouvoir de la mini-jupe est un peu plus compliqué à assumer. Etre sexy en politique crame une carrière (les tenues cuir de Rachida Dati ont fait long feu). Prudente, Martine Aubry a laissé tomber le tailleur pantalon et a choisi de piquer l’idée Royal de l’année dernière : la blouse bobo. Elle a troqué ses boucles d’oreilles “créatrices de polémiques” (on lui a reproché d’entrer dans le clan bling bling avec ses diamants d’oreille et son collier Dinh Van) contre un collier en toc. Royal, elle, porte des boucles, mais sans diamants. Des fleurs… Saluons également l’effort minimaliste - et nécessaire - de Martine Aubry : un balayage “effet coup de soleil”, un maquillage nude et le foulard madras qui relève la triste grisaille de sa blouse. Un petit bémol pour Madame Royal : la coupe de cheveux et les boucles d’oreilles auraient suffi à féminiser le costume, le revers tapisserie lamé de la veste tennis est peut-être un peu… superflu.

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