Parler du sexisme et d'homophobie n'attire pas la sympathie; bien au contraire... C'est bizarre, pour la lutte contre le racisme, les gens y adhèrent d'entrée: halte à la ségrégation qui poserait comme principe une inégalité dite naturelle.
C'est étrange, cette façon discrète et méprisante de ne pas vouloir voir cette vérité qui dérange ... Je suis mal de voir ces deux attitudes si différentes. A croire que les différences ne se "valent" pas. J'ai l'impression non seulement de ramer à contre-courant mais d'avoir des crocodiles affamés qui me guettent, s'ils ne se jettent pas tout de suite sur moi.
J'en ai marre.
Je viens de lire un article très intéressant de l'historienne Yannick Ripa: Les féministes ont-elles un sexe ? (dans L'Histoire n°277; juin 2003) qui montre bien le lien entre féminismes et revendications de posséder son propre corps. D'avoir une sexualité.
Et pourtant en 150 années d'existence, le ou les féminismes ont adopté différentes stratégies pour se faire entendre, dont celle de reléguer à plus tard des revendications liées à la liberté du corps. Car l'antiféminisme aime à réduire les féministes au corps, au sexe, à une sexualité "anormale" (:trop de sexualité ou pas assez de sexualité, ou "différente"). Pour les dévaluer parce que "dangereuses".
Il est intéressant de voir d'ailleurs que le premier féminisme, celui du fouriérisme des années 1830 avaient des revendications sexuelles (liberté et remise en cause du couple) que l'on retrouvera dans les années 1960 ... Entre les deux époques, les féministes veulent presque toutes "que" l' égalité politique, civique, faisant figure pour la majorité de la bonne épouse, de la bonne mère ... Le sexe, c'est dans le couple, c'est pour la reproduction et la maternité. Il faut faire profil bas pour être écoutée. Et encore "écoutée": attendre 70 ans pour obtenir le droit de vote, je trouve que la lutte fut longue et, de plus, confisquée aux féministes !
Je vois bien pourquoi il faut faire profil bas car on vous tombe dessus à grand coup de hache. Parler de la burka est symptomatique aussi du voile que les Occidentaux se mettent devant les yeux !
Cette société est non seulement hypocrite: elle est aussi violente.
Cela illustre bien la relégation des femmes à des "êtres sexuels" ;la meilleure critique faite à une femme est bien celle d'être une "putain" à partir du moment où elle fait ce qu'elle veut de son corps et de son sexe. La femme est prisonnière de son corps, de son sexe, de sa sexualité: c'est un fait culturel dont il faut finir de se débarrasser. La femme qui vend son corps est à la fois méprisable, méprisée mais désirée. Hypocrisie, violence.
L'autre fois, j'ai lu qu'au Kenya, les femmes avaient fait la grève du sexe -je ne parle pas des prostituées- et qu'elles étaient arrivées à leurs fins, rapidement !
Grève du sexe au Kenya
Les femmes mettent les hommes à la diète… pour la bonne cause
« Pas de réforme, pas de sexe ! », tel est le mot d’ordre du mouvement lancé, mercredi, au Kenya, par l’Organisation de développement des femmes pour protester contre les différends qu’entretiennent le Premier ministre et le Président de la République. Des différends qui menacent le précaire équilibre du pays. Même Ida Odinga, l’épouse du chef du gouvernement kenyan, s’est dite solidaire de l’initiative. Les hommes kényans devront se passer jusqu’à jeudi des plaisirs de la chair, à l’égal des personnages imaginés par le dramaturge grec antique Aristophane, dans sa pièce Lysistrata.
lundi 4 mai 2009,
La « Semaine de l’abstinence » décrétée par les kényanes fait de nombreuses adeptes, au grand dam des hommes. Elles espèrent convaincre le Premier ministre, Raila Odinga, et le président, Mwai Kibaki, d’agir contre la pauvreté plutôt que de se quereller sur des questions de protocole et de préséance. Patricia Nyaundi, directrice exécutive de la Fédération des avocates (FIDA), l’organisation qui a impulsé le mouvement composé aujourd’hui d’une coalition d’associations et de citoyennes convaincues, estime que la grève du sexe est une excellente façon pour les femmes d’exercer leur force de persuasion. « Les grandes décisions sont prises sur l’oreiller, donc nous demandons aux deux dames (les épouses du Premier ministre et du président) lorsqu’elles se retrouvent dans l’intimité avec leurs maris de leur demander : "Mon chéri, peux-tu faire quelque chose pour le Kenya ?" », a expliqué Patricia Nyaundi à la BBC.
Dès jeudi dernier, au lendemain du lancement du mouvement, Ida Odinga, l’épouse du Premier ministre kenyan, s’est dite solidaire. Ce week-end, lors de l’émission Africa Network diffusée par la BBC, elle a déclaré, pour justifier sa décision, qu’« il y a beaucoup de femmes qui subissent des viols, qui souffrent de la faim, et jusqu’à maintenant nos gouvernants ne pensent pas au gens du peuple, ils ne se soucient que de savoir qui sera responsable de ceci ou de cela ». Elle n’a cependant rien déclaré au sujet de l’acariâtre première dame, Lucy Kibaki. Celle-ci n’a pas dit si elle faisait subir à son auguste mari les affres de l’abstinence.
Ne pas faire l’amour pour combattre la guerre
Les femmes kenyanes espèrent qu’en privant tous les hommes du pays de sexe (elles ont même promis un dédommagement aux prostituées afin qu’elles s’associent au mouvement et interdisent tout échappatoire aux mâles en rut), ils réfléchiront mieux aux moyens de faire taire leurs différends au sein de la société comme au sommet de l’Etat. Quelque 1500 personnes avaient été tuées et plus de 300 000 déplacées suite aux violences nées au cours des élections présidentielles de décembre 2007. En février 2008, Raila Odinga avait accepté de devenir le Premier ministre de Mwai Kibaki. Mais depuis, les relations des deux hommes se sont dégradées, menaçant les intérêts du pays et la paix sociale.
L’initiative des femmes kényanes n’est pas sans rappeler Lysistrata, une comédie grecque écrite en 411 avant JC par Aristophane. La pièce, dont l’action se déroule au cours d’une guerre entre Athène et Sparte, raconte l’initiative de Lysistrata, une belle Athénienne qui a réussi à convaincre les femmes de toutes les cités de déclencher une grève totale du sexe, jusqu’à ce que les hommes reviennent à la raison et cessent le combat. Jeudi, nous saurons si l’initiative de Patricia Nyaundi aura eu le même succès que celle de Lysistrata.
Lu sur rue 89
Alors que le boycott expirait mercredi dernier, Ann Njogu, directrice du Center for Rights Education and Awareness, l'une des ONG membres de la coalition, n'a aucun doute : la grève a atteint ses objectifs. Le président, Mwai Kibaki, et le premier ministre, Raila Odinga, qui ne s'adressaient pas la parole depuis des mois, se sont rencontrés trois fois. Mais beaucoup reste à faire et les femmes s'apprêtent à présenter au président une feuille de route pour réconcilier le pays, toujours divisé selon des clivages ethniques, et s'attaquer au problème de la faim.
Autre sentiment d'impuissance en lisant ceci:
Sur le site suisse, je viens de lire ceci sur le lien entre Ecole et homosexualité (http://www.lambda-education.ch/content/menus/ecole/laloidu.html)
Dans un tel contexte, les jeunes le comprennent très tôt: afin de préserver leur réputation auprès de leurs camarades, de leurs professeurs, et l'amour de leurs parents, ainsi que toutes leurs chances d'accès au bonheur, il est impératif de garder le silence et de jouer le jeu de la majorité.
L'école, en n'abordant pas les questions d'orientation sexuelle, approuve tacitement l'opprobre social et sémantique qui stigmatise l'homosexualité, et conforte les jeunes qui peinent à s'identifier à la norme hétérosexuelle dans leur sentiment d'isolement. Exclus de la course au bonheur, on comprend le désarroi de certains jeunes homos qui ne trouvent plus de raison de continuer.
Les peurs des profs homos
Les élèves ne sont pas les seuls à ne pouvoir exister dans le cadre scolaire. Des enseignants gays ou lesbiennes, les écoles romandes en comptent aussi à la pelle. Mais qui ose l'afficher en classe ou même dans la salle des maîtres? Par peur de perdre leur poste ou des clichés qu'on véhicule, la plupart d'entre eux restent dans l'ombre. "Sur mon lieu de travail, je ne peux pas parler de ma vie privée ou de mes loisirs. J'esquive les questions personnelles que posent les élèves", avoue Alain*, enseignant vaudois. "Je dois tout le temps réfléchir à ce que je dis. Même en dehors du travail, je suis toujours sur mes gardes." La peur est d'autant plus grande qu'il n'est pas encore nommé: "Chaque année, mon contrat est renouvelé. Si on apprenait que je suis gay, cela ne m'étonnerait pas que l'année suivante on me dise qu'il n'y a plus assez d'heures pour moi. Certains de mes collègues le disent ouvertement: un homosexuel ne devrait pas pouvoir enseigner. Leur argument principal est la peur qu'on ait une influence quelconque sur les élèves." Valérie*, qui enseigne sur la côte vaudoise, souffre elle aussi: "C'est difficile de devoir mentir constamment sur son lieu de travail. C'est pesant, cela me démoralise parfois vraiment de ne pas pouvoir le dire. Je suis frappée de voir à quel point les ados, les garçons surtout, peuvent tenir des discours homophobes." Philippe*, qui enseigne dans une classe de 6e primaire à Genève, renchérit: "Je ne me sens pas la force d'assumer si un élève me demande. J'ai peur pour mon poste, et je crains la réaction des parents d'élèves". Dominique*, prof de français au cycle d'orientation à Genève, confie: "Je ne m'affiche pas comme gay, car je n'ai pas envie d'engendrer des remarques douteuses ou des plaisanteries grasses. Et j'ai peur de la hiérarchie."
Double discours
Paranoïa? A en juger des réactions au sein de certaines directions d'école, les profs homos ont raison d'être sur leurs gardes: "Le prosélytisme me fait frémir", avoue Mme Bouvard, directrice de l'ECG Jean Piaget à Genève. "Je n'engagerais pas d'enseignant homosexuel", enchaîne Anne-Marie Rebetez, de l'école St-Paul à Porrentruy. Georges Schürch, pendant quinze à la tête de l'école des Colombières à Versoix, aujourd'hui directeur général du cycle d'orientation à Genève, note que les enseignants sont des "modèles de citoyen" pour les élèves. "Le prosélytisme homo dépasserait la fonction de l'enseignement. La neutralité est de mise." Et les profs hétérosexuels d'affirmer: "Je ne vois pas pourquoi un prof gay devrait parler de sa sexualité à ses élèves. Moi je ne parle de mon hétérosexualité à personne." Pourtant, ils affichent confortablement leur identité et leur orientation sexuelles tous les jours. Ils portent des alliances au doigt, ils racontent à leurs élèves où ils ont passé le week-end avec leur femme ou leur mari, ils invitent leurs conjoints aux réceptions de l'école, et n'ont pas besoin de lâcher des mensonges lorsque leurs élèves leur posent des questions personnelles. Inconscients de leurs privilèges, ils font l'amalgame entre orientation et activité sexuelle. "Dès qu'il est question d'homosexualité, les gens pensent immédiatement à ce que nous faisons au lit", relève Dominique. "Il ne s'agit pas de l'activité sexuelle, mais de l'orientation et de l'identité sexuelles, ce qui est complètement différent. En sus, la confusion entre homosexualité et pédophilie est courante. Les profs homos souffrent beaucoup de cela."
Cependant, à en croire les instances dirigeantes, il n'y a pas de discrimination au moment de l'engagement. Pierre Ronget, de la direction générale de l'enseignement secondaire à Genève, est catégorique: "Nous engageons les maîtres selon leur capacités professionnelles. La sphère privée n'entre pas en ligne de compte." Que se passe-t-il si un enseignant gay répond honnêtement à une question d'élève concernant son orientation sexuelle? "Les profs gays ont le droit de parler au même titre que les hétérosexuels. Il serait absurde d'y voir du prosélytisme. Cela dit, un enseignant se doit d'adopter une attitude neutre par rapport aux questions de religion ou de politique. Cela vaut aussi pour l'orientation sexuelle". Werner Kull, chef de service au Département de l'Education du canton de Fribourg, confirme: "L'orientation sexuelle n'est pas prise en considération lors de l'engagement des maîtres." Verena Schmidt, juriste au Département de l'Instruction Publique à Genève, relève qu'il n'y a pas de règlement de non-discrimination par rapport à la nomination des enseignants. "L'article 4 de la Constitution est la norme de référence. Il reste que la nomination est un acte d'appréciation".
La peur de montrer son vrai visage peut se justifier. Mais en l'absence de discrimination théorique, la censure ne provient-elle pas plus de l'homophobie et de la psychose des profs gays eux-mêmes que de celle de l'institution? Peur de passer pour un "prosélyte"? On n'accuse pourtant pas les enseignants hétéros de faire du prosélytisme hétérosexuel. En jouant la carte de la transparence et de l'honnêteté, en mettant en pratique le droit élémentaire qu'ils ont à être ce qu'ils sont, les enseignants gays et lesbiennes peuvent eux-mêmes remédier à leur isolement. Et surtout donner une image positive de l'homosexualité à leurs élèves, et ainsi briser le cercle vicieux de cette invisibilité hypocrite."
Je pourrais coller tout l'article car je me vraiment la question du sexisme, de l'homophobie ou tout simplement de l'hétérocentrisme à l'école. Celui-ci est omniprésent. Si présent que l'on voit pas ; en tout cas, on trouve cela "normal".
J'ai l'impression de trouver un soutien qu'auprès des ces gens qui sont loin; ceux qui ont écrit dans des livres ou des sites internet. Solitude et désespoir. Isolement. Je veux rencontrer, échanger avec des gens qui partagent ces idées, qui, même s'ils n'ont pas franchi le pas du militantisme, se posent aussi ces questions.
Les fêtes des pères et des mères -au singulier bien sûr- sont pour moi pas très claires. Bien sûr, qu'il a fallu des cellules reproductrices mâles et femelles pour que l'on naisse mais pas toujours un homme et une femme qui seront "le père" et "la mère". Les familles recomposées, monoparentales et bien sûr homoparentales -dans leur diversité- amènent à voir la réalité : la "fête des mères et des pères" nous font faire des conneries.
Idéalement, je voulais faire une "fête des parents" qui est plus neutre et recouvre ainsi plusieurs réalités. Je sais que des réactions dans la famille ont jailli : "mais ce n'est pas comme cela que cela se passe: ce n'est pas le même jour !" Ah le super argument ... J'ai même voulu que ce cadeau soit doublé en cas de séparation des parents: parler de ce dont on ne parle pas; lui donner un visage "normal". "Oui, cela arrive." Mais je ne suis pas sûre que j'ai réussi à mettre les élèves concernés plus à l'aise. Je préfère que l'on en parle plutôt qu'on le taise comme si on devait en avoir honte. J'ai encore à apprendre je pense pour en parler le mieux possible, voire carrément justifier cette position qui, je pense, respecte le plus les enfants dans leur diversité...
Se justifier, il faudra et cela ne suffira pas, je le sais -je serais "suspecte"- mais voici un document émanant du ministère de l'Education :
:
cf PRÉPARATION DE LA RENTRÉE 2008
C. n° 2008-042 du 4-4-2008
NOR : MENE0800308C
RLR : 520-0
MEN - DGESCO
9 - Lutter contre toutes les violences et toutes les discriminations, notamment l’homophobie
L’école doit offrir à tous les enfants des chances égales et une intégration réussie dans la société. Sa mission est donc aussi de promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes, de permettre une prise de conscience des discriminations, de faire disparaître les préjugés, de changer les mentalités et les pratiques. Au sein des établissements, une importance particulière devra être accordée aux actions visant à prévenir les atteintes à l’intégrité physique et à la dignité de la personne : violences racistes et antisémites, violences envers les filles, violences à caractère sexuel, notamment l’homophobie.
Par tous les moyens, prévention et sanction, la lutte contre la violence dans et autour des établissements demeure une priorité absolue.
Ainsi que les syndicats:
Lutte contre les discriminations et l’homophobie
Le SNUipp se félicite de la mention appuyée dans la circulaire de rentrée de la lutte contre les discriminations et l’homophobie. L’évolution des questions de société, les recommandations tant au plan européen qu’au niveau de la HALDE ont sans doute aidé à cette prise en compte, mais il faut aussi y voir l’effet des actions intersyndicales et associatives unitaires dans lesquelles la FSU est particulièrement à l’initiative. Ainsi, le collectif Education associant UNL, FIDL, UNEF, FCPE, UNSA-Education, SGEN-CFDT, Ferc-CGT et FSU vient d’être reçu par Xavier Darcos sur ces questions.
Les questions de lutte contre les discriminations et contre l’homophobie en particulier sont des questions syndicales, pour les personnels comme pour la vie et la formation des élèves. L’actualité de juin est marquée par l’organisation des marches des fiertés en région et à Paris le 27 juin. Le SNUipp appelle à participer à ces marches qui constituent les plus importantes manifestations revendicatives et festives sur cette question.
Égalité de genres
Le SNUipp se félicite de l’existence de la charte pour la promotion de l’égalité dans la Fonction Publique signée entre la HALDE et le Ministère de la Fonction Publique , et du séminaire de La Halde sur ce thème organisé le 19 mai dernier. Il suivra avec attention ce dossier et notamment la déclinaison de la charte dans l’éducation nationale.
Sanctions contre les collègues inquiétés pour leur action
Le SNUipp rappelle son soutien aux collègues inquiétés ou victimes de sanctions ou de retenues sur salaires pour leur action militante. A cet égard, il appelle à signer en ligne la pétition du SNUipp 38 pour la levée des sanctions infligées à Jean-Yves Le Gall, directeur de l’école publique en Isère sanctionné pour avoir refusé de renseigner Base Elèves. De même, le SNUipp dénonce la pénalisation de l’action militante, rappelle son soutien aux collègues traduits en justice pour leur action militante comme dernièrement Sami Benméziane. Le SNUipp appelle à participer à la souscription ouverte par le comité de soutien à Sami. La solidarité doit être la réponse à la répression et à l’injustice."
dimanche 21 juin 2009
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