Qui suis-je ? Suis-je ....?
Ces questionnements arrivent souvent et ce, depuis mes 16 ans !: suis-je "homosexuelle", "lesbienne" ? suis-je "bisexuelle" ?
Est ce bien important ?
Est-ce seulement bien fondé de parler ainsi ?
Suite à mes doutes sur la catégorisation, je me retrouve comme souvent devant une impasse:
Dois-je utiliser ces mots et catégories qui enferment l'individu -même la catégorie bisexuelle- dans une identité restrictive et simpliste ? Oui car il faut dénoncer d'abord les discriminations, l'homophobie, lutter contre l'invisibilisation et l'adjonction à la discrétion ! nommer pour exister, nommer pour montrer l'existence de quelque chose que l'on ne voit pas ....
Ou dois-je aller plus loin dans la remise en cause du système (patriarcal) et dans la définition des notions de masculin et de féminin et tenter de faire voler en éclats ces catégories hermétiques, même celles de "homme" et de "femme" ? Cette vision radicale est profonde et demande à bien maîtriser le sujet ... car -de toutes manières- je serais mise avec cette vision contestataire dans la catégorie "extrémiste" que je sens poindre à grand pas !!! Pourtant déconstruire pour reconstruire passe par la mise en cause des idées, des mots. Plus que dénoncer un état des choses, le resituer dans le temps et dans l'espace pour démontrer sa relativité, sa construction culturelle et historique.
Car dans mon accès à tout un champ de connaissances nouveaux pour moi, je découvre petit à petit: les idées de l'un ou l'autre vision me parlent et je risque parfois de me contredire en dénonçant quelque chose dont les bases sont fausses dès le départ ...
Je pense que la première vision est chronologiquement la première forme de contestation à adopter car "socialement acceptable" mais qu'il ne faut pas avoir peur d' aller plus loin dans la remise en cause du système ...
Je citerais alors les Panthères roses :
1. Nous mettons en cause les genres masculin et féminin, c’est à dire qu’on cherche à le démolir le système de genre, et, en même temps, nous reconnaissons l’existence des femmes en tant que catégorie opprimée, ce qui nécessite un combat spécifique.
2. Nous voulons abolir les genres. Que dire alors de nos attirances pour des personnes de même sexe ?
3. Une association féministe de gouines et de pédés : ça n’a rien de naturel !
2.1. Ce qui peut apparaître comme un paradoxe "Remettre en cause le genre et reconnaître l’existence des femmes en tant que catégorie opprimée"
La hiérarchie entre les sexes s’appuie sur l’existence et la définition des genres : c’est la création de catégories à partir de critères précis qui fondent la différence. Comme le choix des critères est opéré à partir d’un référentiel dominant - le plus souvent estampillé "naturel" - la différence ainsi constituée est un mécanisme d’oppression : c’est sa fonction intrinsèque. Partant de là, la contestation du genre s’articule directement avec la reconnaissance de l’oppression des femmes et la lutte contre le sexisme et ses effets.
Nous refusons l’identification à un homme ou une femme : nous ne sommes ni l’un ni l’autre parce que nous refusons l’assignation à la féminité ou à la virilité. Au fond, ce que nous refusons c’est la hiérarchie qui découle de ce binarisme et l’aliénation qui l’accompagne, le manque d’inventions et d’expérimentations dans ces deux modèles très étriqués. En même temps, nous sommes féministes, parce que les femmes existent vraiment en tant que personnes discriminées. La discrimination c’est un traitement différent, un truc qui sert à distinguer... depuis le point de vue dominant.
Ps: Quesaco les panthères roses ?
Les Panthères roses, c’est un groupe politique identitaire (gouine, trans, pédé) féministe et progressiste, se situant à la gauche de la gauche, dont les moyens d’actions sont entre autres l’action directe non violente, les manifestations de rue et toutes formes de communication permettant de contester et de mettre en évidence les oppressions de genre et de sexualité (tract, affiche, website, théâtre de rue, clip, stickers...). Les panthères analysent ces oppressions comme les conséquences d’un système politique qui entérine la suprématie masculine, hétérosexuelle et l’assignation à son sexe génétique. Par similarité, solidarité et volonté politique, nous tentons de tisser des liens avec d’autres mouvements de résistance pour combattre les autres systèmes de domination (sexisme, racisme, antisémitisme, répression policière, capitalisme, ...). Ces systèmes, bien que différents les uns des autres, s’articulent et se renforcent pour mieux asseoir la domination de l’homme blanc hétérosexuel chrétien en bonne santé... Les positionnements du groupe sont dynamiques et évolutifs : ils constituent un « work in progress » à remettre en cause et à alimenter régulièrement. Ses seules positions publiques sont celles qui s’expriment au cours de ses actions, ou au travers de communiqués de presse, tracts, films et émissions télé ou radio.
Poser les bases historiques de la construction de concepts, idées et mots.
Poser les différences culturelles, la relativité des sociétés.
Poser l'inefficacité et les impasses du système .
http://rvrenard.files.wordpress.com/2009/02/martine-devient-lesbienne.jpg
jeudi 18 juin 2009
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