La journée de la femme a une origine antiféministe
L’origine de la journée de la femme serait très ironique d’après l’historienne Françoise Picq. En effet, elle aurait eu pour objectif de base de contrecarrer l’influence du féminisme sur les femmes du peuple.
Ironie de l'histoire, la célébration d'une Journée de la femme, lancée en août 1910, avait pour but, selon son initiatrice, la socialiste Clara Zetkin, de "contrecarrer l'influence des groupes féministes sur les femmes du peuple", selon Françoise Picq, historienne à Paris IX. La militante allemande du mouvement féminin socialiste international, proche de Lénine, a lancé cette idée lors de la 2e conférence internationale des femmes socialistes, à Copenhague, sans avancer de date précise, ajoute l'historienne dans le supplément du journal du CNRS consacré à ce 100ème anniversaire et intitulé "le long chemin vers l'égalité". Il s'agissait alors surtout d'arracher le droit de vote des femmes.
Un mensonge pour donner de la consistance au mouvement
Fait assez incroyable, en France, dans les années 1950, "toute la presse militante du PCF et de la CGT comme celle des ‘groupes femmes’ du mouvement de libération des femmes, relayée par les quotidiens nationaux" écrit que le 8 mars commémore une manifestation de couturières new-yorkaises qui s’était déroulée le 8 mars 1857, explique l'historienne. Or cet évènement n'a jamais eu lieu, et les journaux de l'époque "n'en ont jamais fait mention", ajoute Françoise Picq qui a débusqué l'"invention" des couturières new-yorkaises il y a une trentaine d'années.
La lutte des femmes travailleuses
Au fil du temps, en France, cette commémoration soigneusement encadrée par le PCF et ses organisations satellites va s'émanciper, à l'initiative, pense Françoise Picq, de Madeleine Colin, alors dirigeante de la CGT, qui devait souhaiter lui donner un caractère moins traditionnel et réactionnaire. Elle devient alors celle de la lutte des femmes travailleuses. "Le 8 mars est devenu une date officielle il y a une trentaine d'années mais pour ma génération c'était l'anti-fête des mères", explique la philosophe et historienne Geneviève Fraisse, auteure entre autres du livre "les femmes et leur histoire".
"Ces 100 ans, ça ne veut pas dire grand chose, la lutte des femmes c'est plutôt 200 ans que 100 ans", ajoute-t-elle.
samedi 6 mars 2010
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