Que sont devenues les femmes du sarkozysme ?
LEMONDE.FR | 28.02.10 | 17h11 • Mis à jour le 01.03.10 | 11h08
Des collaborateurs exclusivement masculins, des femmes en nombre déclinant au gouvernement et des hommes nommés aux postes prestigieux de la République. La parité prend l'eau chez Nicolas Sarkozy. A ses débuts, le chef de l'Etat avait annoncé un gouvernement resserré de quinze ministres et paritaire.
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En novembre 2007, il s'était extasié à Washington sur la beauté de ses ministres Rama Yade, Christine Lagarde et Rachida Dati, qui faisaient alors les couvertures de la presse people. Au fil des mois, il apparaît que M. Sarkozy ne travaille qu'avec des hommes, souvent plus âgés que lui.
L'équipe rapprochée de ses collaborateurs à l'Elysée est exclusivement masculine : le secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant (65 ans) travaille avec Raymond Soubie (69 ans, conseiller social), Xavier Musca, (49 ans, conseiller économique) et Jean-David Levitte (63 ans, conseiller diplomatique) tandis que Henri Guaino, 52 ans, reste la "plume" du président.
A la réunion des principaux conseillers de l'Elysée, qui se tient chaque matin à 8 h 30, ne participe plus qu'une femme, l'ancienne journaliste Catherine Pégard. Elle est seule depuis qu'Emmanuelle Mignon, rédactrice du programme électoral de 2007, est retournée au Conseil d'Etat début janvier.
Sur les cinquante personnes qui forment le cabinet du président de la République, ne figurent que six femmes. La situation est à peine meilleure au gouvernement. L'équipe actuelle compte vingt ministres, y compris François Fillon, mais seulement cinq femmes : Michelle Alliot-Marie (justice), Christine Lagarde (économie), Valérie Pécresse (recherche et enseignement supérieur), Roselyne Bachelot (santé) et Marie-Luce Penchard (outre-mer).
Si l'on prend en compte les secrétaires d'Etat, on arrive à un total de treize femmes sur trente-neuf, soit un tiers. Un effort a toutefois été fait pour les régionales. La droite a choisi une femme tête de liste dans six régions métropolitaines sur vingt-deux, contre trois seulement au Parti socialiste. Mais ces candidates ont peu de chance d'être élues.
Les nominations obéissent à la même logique. M. Sarkozy a préféré faire un "coup" politique en choisissant de nommer à la présidence de la Cour des comptes le socialiste Didier Migaud plutôt que de promouvoir une femme du sérail, la magistrate Claire Bazy-Malaurie, proche de Philippe Seguin.
Enfin, le Conseil constitutionnel ne comptera désormais qu'une seule femme, la juriste Jacqueline de Guillenchmidt. Les trois nouveaux entrants, choisis par les présidents de la République, de l'Assemblée nationale et du Sénat, sont des hommes, vétérans de la politique, septuagénaires ou presque. Le mitterrandien Michel Charasse, 69 ans, l'ancien commissaire européen Jacques Barrot, 73 ans et le sénateur Hubert Haenel, 67 ans, ont tous été préférés à des femmes.
Les candidatures évoquées des juristes Marie-Laure Denis et Anne Levade n'ont pas été retenues. Officiellement, c'était pour la bonne cause : après le départ de Pierre Joxe, M. Sarkozy tenait absolument à nommer une personnalité de gauche. Mais il existait un moyen de concilier cette contrainte en choisissant par exemple l'ancienne garde des Sceaux socialiste Elisabeth Guigou. M. Sarkozy n'en a pas voulu.
Arnaud Leparmentier
lundi 1 mars 2010
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