Je suis allée voir le film documentaire La domination masculine qui met en avant la pensée masculiniste à savoir le refus de l'égalité entre les sexes et l'extrémisme de ses adeptes qui prônent un retour en arrière, estimant que les féministes sont la cause de tous les maux...
Ne pas lâcher ces avantages que la société traditionnelle, sexiste a institués à l'avantage de ces hommes les caractérise.
Le message du film est que la réflexion et l'action touchent tout le monde: autant les hommes qui ont à réfléchir sur ce que la société actuelle valorise encore et toujours: un ordre sexué à leur avantage mais aussi les femmes qui ont intériorisé cette domination -et sa violence symbolique et physique- et qui l'acceptent pour certaines.
Le féminisme du réalisateur, Patric Jean, est un féminisme radical.
Le mot est à expliquer car "radical" ne veut pas dire extrémiste mais simplement "à la racine". Il faut prendre à la racine les problèmes causés par ces valeurs qui déséquilibrent notre société, fondée sur l'inégalité avec des dominants et des dominé-e-s.
Remettre en cause par exemple cette discrimination du sexe en regardant de plus près les jouets qui enferment les filles dans le monde de l'intérieur, du rêve (de la princesse attendant le prince) de la maison -et de ses tâches ménagères- et qui offrent une plus grande liberté conquérante aux garçons à qui rêves de puissance, d'invention et d'exploration sont permis et encouragés. Monde intérieur et soumission à être dominée et monde extérieur et volonté de conquête, deux mondes qui, dès l'enfance, sont mis sur les épaules des enfants.
Nous sommes dans une société qui créé des différences. Celles-ci ne sont pas là par nature: elles sont culturelles. Prendre à la racine cette fabrication du féminin et du masculin qui institue de la différence et surtout, de l'inégalité, tel est l'objectif de ce féminisme radical. Démontrer, dénoncer, déconstruire ces inégalités pour fonder une société égalitaire. C'est la base du féminisme radical auquel j'adhère. Cette culture est si banalisée, instituée en norme et reproduite que la croyance veut qu'elle soit naturelle.
Je regardais ce matin un clip de musique : Robbin Williams célèbre chanteur anglais, le bad boy d'un ancien boys band a fait une carrière solo remarquée et remarquable.
Le clip: seul dans un désert, pas rasé, il rejoint une moto, se rase, inspecte sa moto -comme s'il la réparait- et en avant dans le désert. Voici notre héros vu sous tous les plans, à pleine vitesse. On se croirait presque au Paris Dakar. Puis il s'arrête, arrive une buggy conduite par une jolie blonde. Il monte dans la voiture, prend le volant et nous voilà repartis sur les routes désertiques. Petit moment romantique au pied du feu avec sa belle. Puis, revoilà notre Apollon, seul, dans un aérodrome, il monte sur les ailes d'un avion et danse, chante. Le monde semble être à lui: le soleil se couche avec pour seul spectateur notre roi de la mécanique.
Nous voilà en plein dans le stéréotype de l'homme. Avec sa virilité, sa puissance (mécanique en fait, pas la sienne), sa domination (sur la machine, sur la femme, sur le monde ?) mais avec néanmoins une nuance: cette homme est civilisé: il se rase, est romantique et s'habille classe ...
L'homme parfait pour beaucoup de femmes: romantique, protecteur et viril, puissant.
On comprend bien que ce clip est avant tout pour les femmes (balades romantiques du crooner façon new age)mais aussi un peu pour les hommes: il est viril, puissant et tellement "bôgosse" que c'est un peu lui que l'on aimerait être ! "Un vrai mec, quoi !!"
mardi 8 décembre 2009
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