mercredi 9 décembre 2009

suite de la Puissance

Après un coup de fil avec ma môman, je lui ai envoyé ceci:

La difficulté du féminisme aujourd'hui, c'est de convaincre des jeunes femmes de mon âge ou plus jeunes que leur égalité -écrite sur le papier et dans les lois, de manière théorique et idéale- n'est pas acquise de manière définitive, et n'est pas encore appliquée.
Il y a progrès si on passe d'une année à une autre avec un écart de 20 ans, de manière globale, superficielle et rapide mais si on regarde l'évolution année par année, on voit dans le détail, de manière précise les difficultés, les résistances et les retours en arrière ("backlash").

Notre société crée des différences et reproduit un ordre selon lequel chacun-e doit tenir sa place. Nos jouets créent cette discrimination, relayés par les discours des un-e-s et des autres.

Ces contradictions entre ce semblant d'égalité et la réalité de cette domination masculine sont difficiles à percevoir et à comprendre. Difficile d'englober et de comprendre un monde fait de contradictions: dans quel sens allons -nous ?

Cette domination masculine résiste aux efforts des féministes pour construire une société égalitaire.
Car le féminisme est un égalitarisme. rien d'autre.
Cherche la "violence féministe" : tu n'en trouveras pas; c'est un mythe anti-féministe pour discréditer le discours féministe. quels excès ? Prendre la parole, oser manifester pacifiquement son opposition n'est pas "masculin"; c'est une construction culturelle qui a attribué à l'homme le domaine public et politique. et à la femme le domaine privé du foyer.

Le féminisme a toujours dérangé parce qu'il remet en cause cette répartition des rôles des sexes. Lesquels sont construits et reproduits sans être remis en cause. Sauf par les féministes !
Le féminisme "radical" est cela: prendre à la "racine" les fondements de cette société inégalitaire. Il n'est pas extrémiste; il remet à plat les constructions historiques d'une domination qui est toujours là, malgré les lois rédigées mais pas toutes appliquées.
Je travaille sur la politique avec mon mémoire sur F.G. et je peux te dire que je vois bien les résistances au féminisme ou à la simple avancée des femmes dans un domaine "qui n'est pas pour elles". quoi qu'elles fassent, on les renvoie à leur sexe, à leur apparence, au fait qu'elles ne sont pas à leur place.

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