mercredi 16 décembre 2009

Le Père Noël est un macho

Le Père Noël est un macho
JOUETS | 09:53 Cette année encore, quelques féministes dénoncent la ségrégation garçons/filles des rayons jouets.

http://www.lesquotidiennes.com/egalit%C3%A9/le-p%C3%A8re-no%C3%ABl-est-un-macho.html

Cécile Denayrouse | 28-11-2008 | 09:53

Aux garçons, le bleu, les pistolets, les robots et les jeux de construction. Aux filles, le rose, les poupées, le maquillage et les jeux créatifs. Année après année, le refrain reste le même. Un p’tit tour au hasard d’un rayon jouets suffit à s’en convaincre. A Genève, 99% des commerces spécialisés donnent le ton. Alors, sexiste le Père Noël?



Huguette Junod en est persuadée. Cette féministe, qui a passé une partie de sa carrière d’enseignante à lutter contre les jouets sexistes, a décidé d’enfiler de nouveau sa tenue de combat.



Une fée très «fifille»

Le samedi 20 décembre, accompagnée d’une poignée de militantes, elle prendra d’assaut des magasins de jouets de la ville pour distribuer tracts et bonnes paroles aux acheteurs potentiels. «Les fabricants de jouets n’ont toujours pas intégré que le monde a évolué depuis les années 50, se lamente l’ancienne prof. Ils nous ressortent les mêmes stéréotypes. J’ai l’impression d’avoir prêché dans le désert pendant trente ans…» Toute-puissance du marché ou manque de lucidité des consommateurs?



A Manor, Sylvia et Cali, sa fille de 5 ans, entament les achats de Noël. Plantée à l’étage des jouets, la fillette tombe en extase devant un déguisement de fée. Sylvia n’est pas surprise: «Je n’ai pas le sentiment de l’orienter, c’est elle qui réclame des objets très fifille…»



Pas si sûr. «En sexuant les jouets, on apprend inconsciemment aux enfants dès le plus jeune âge à se conformer au rôle qu’on attend d’eux à l’avenir», constate Elodie Baerlocher, psychologue sociale à l’Université de Lausanne et spécialiste des questions de genre autour du jeu. «On commence même à avoir des rayons éveil différents pour les nourrissons fille ou garçon. » Vous pensiez le clivage rose/bleu ringard? Et bien non, il prend de l’ampleur.



Dans l’attente du prince charmant

Effectivement, même les catalogues de jouets versent dans le cliché. On y découvre des fillettes souriantes, affairées sur une planche à repasser miniature ou une réplique d’aspirateur, tandis que les garçons bricolent ou s’essaient à des expériences scientifiques.



«On s’évertue à proposer aux petites filles des jeux passifs qui caricaturent la féminité», confirme Colyne, éducatrice pour jeunes enfants et membre du collectif qui a rédigé le livre Contre les jouets sexistes. «Finalement, on leur apprend à s’occuper d’elles-mêmes et de leur intérieur en attendant le prince charmant. » Les garçons, eux, se voient proposer des activités qui valorisent la science, la domination, la force ou le mouvement. En bref, la virilité.



D’autant plus dommage que les différents jeux proposés aux deux sexes n’apportent pas les mêmes bénéfices. En se voyant limiter l’accès aux jeux de construction ou aux robots, les filles acquièrent moins de compétences spatiales et techniques. Pour les garçons, l’interdiction tacite de jouer à la poupée ou à la dînette freine la capacité de communication. «Tout le monde aurait pourtant à gagner à plus de neutralité, affirme Elodie Baerlocher. Ce ne sont pas les jouets qui sont sexistes, mais ce que l’on en fait.»



Choisir ses joujoux

Pas envie d’imposer à son sapin les mêmes clichés sexistes? Certains jouets – comme les jeux artistiques ou créatifs – existent aussi bien en version estampillée «garçon» que «fille». «Il suffit de faire quelques pas de plus pour retrouver le même, d’apparence neutre, explique Elodie Baerlocher. Il faut faire attention au texte écrit sur le packaging autant qu’à la façon dont on présente l’objet à son jeune propriétaire.»



Inutile de forcer un enfant à se diriger vers tel ou tel jouet. Il suffit de lui laisser le choix. Et sans commenter, s. v. p. «Lorsqu’il feuillette un catalogue, si un garçon réclame une Barbie, ça ne fait pas de lui un futur homosexuel pour autant. Un joujou ne détermine pas une identité sexuelle. Malheureusement, on laisse plus facilement une fille jouer avec une pelleteuse qu’un garçon avec une poupée.»



Huguette Junod, quant à elle, est littéralement entrée en guerre contre les jeux violents: «Les garçons sont particulièrement visés: jeux vidéo où l’on s’entre-tue, mitraillettes, fusils, pistolets, figurines de soldats… Pour eux, la violence est omniprésente. Il faut augmenter la vigilance.»



Sexisme de Noël sur Nintendo DS
Jeux vidéo, Société 14/12/2008

http://www.geekmaispastrop.com/2008/12/sexisme-de-noel-sur-nintendo-ds/
En cette période de fêtes, les jeux vidéo sexistes attaquent !
En cette période de fêtes, les publicités pour les jeux vidéo vont bon train. Le long d’un quai de la gare Montparnasse, voici deux panneaux que l’on peut contempler côte à côte :

Mis en regard, face à face : le rose et le bleu, la fille et le garçon, chacun dans ses propres rêves. Cela peut paraître un peu caricatural et désuet. Une maladresse de la part de l’éditeur ?

Celui-ci assume pourtant pleinement son choix. Qu’on en juge par le descriptif du jeu “My Hero - pompier” :

Le rêve de tous les petits garçons enfin à portée de mains !
Les enfants s’identifient souvent aux adultes et ont besoin de référents pour grandir et s’épanouir. La gamme My Hero, entièrement dédiée aux garçons, leur propose de réaliser leur rêve et de s’immerger dans le quotidien d’un pompier.

Leur propose-t-on de réaliser leur rêve, ou bien de s’approprier un rêve, construit pour eux, en fonction de leur sexe ?

La console Nintendo DS semble venir en aide aux parents craignant une perte de repères (de référents, selon l’éditeur) dans les clivages sexuels. L’exemple de la cavalière n’est pourtant pas le plus criant. Qu’on en juge par ces trois titres :

La petite fille se voit ainsi proposer quelques métiers qui lui semblent être, par nature, destinés.

L’offre réservée au garçon n’est pas encore aussi sérieuse, puisqu’on ne trouve ni “Jouons à l’ingénieur”, ni “Jouons au commercial/trader”, etc. Tout juste est-il question de hobbies ou de métiers imaginaires (dont les parents ne considèrent pas sérieusement que leur enfant les choisira un jour) :

Mais revenons à la petite fille, dont l’avenir semble être une préoccupation centrale de l’éditeur Ubi Soft :

La série Léa - passion propose en effet tout une série de métiers ou d’activités en rapport avec son sexe :

Et enfin, si Léa ne parvient pas à trouver de métier, elle pourra envisager de se marier :

Avoir des enfants :

Et faire la cuisine :

Comme autres passions, on regrette l’absence de “Léa passion ménage”. À venir ?

S’il est vrai que chacun est libre d’acheter ou non ce genre de jeux, il reste que ces publicités projettent une image de la séparation des sexes, à destination des enfants, à laquelle on n’est pas obligé de souscrire.

Pour les enfants rebelles, les alternatives sont peu nombreuses. Depuis quelques semaines, le jeu World of Warcraft permet à ses membres (près de 11 millions actuellement, à travers le monde) de modifier les caractéristiques de leur personnage, et en particulier son… sexe. Une nouvelle passion pour Léa, enfin libérée du sexisme ambiant ?

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