Jean François Kahn remet un peu de vérité et relève le niveau de ces médias souvent prompts à "brûler" les (sorcières) femmes politiques ... alors bien sûr, ce n'est pas la seule explication (lire la fin de l'article sur le détournement d'infos ...)...
Karine
Un trucage exemplaire ou « des journalistes aux ordres »
C’est une affaire qui mériterait de devenir emblématique : l’affaire Aubry/Madoff.
La patronne du PS aurait gravement et grossièrement dérapé en comparant le président de tous les Français au roi des escrocs, le dénommé Madoff. Sauf que c’est faux.
Martine Aubry, je le précise, n’est pas ma tasse de thé. Je suis plutôt favorable à la remontée de l’âge légal de la retraite. Et si j’étais de gauche (chacun sait que ce n’est pas le cas) je lui aurais préféré Ségolène Royal. Ou même, pourquoi pas, Jean-Luc Mélenchon.
Mais, en l’occurrence, la simple honnêteté exige que l’on dénonce l’inconcevable procès que des journalistes aux ordres ont instruit contre elle sur toutes les ondes et toutes les antennes.
Qu’a donc bien pu dire de si affreux Martine Aubry ?
En d’autres termes, pas un moment, ni de près ni de loin, même de façon allusive, elle n’a comparé Sarkozy à Madoff. Elle a simplement fait cette remarque que, quand le chef de l’Etat, recordman français absolu du creusement des déficits publics (et encore, cela, qui n’est pas contestable, elle ne l’a même pas formulé aussi crûment), quand donc, notre panier percé en chef se présente en parangon de la rigueur budgétaire, c’est un peu comme si Madoff brandissait l’étendard de la moralisation de la finance. Propos d’une modération, pour ne pas dire d’un tact, extrême. Pourtant, elle aurait pu faire fort et lancer : « bravo ! Personne encore, avant vous, n’avait réussi cette gageure de tripler les déficits publics et d’alourdir la dette de 750 milliards d’euros en trois ans seulement. Avec un tel bilan, même au Zimbabwe vous obtiendriez un accessit ! ». Elle n’a même pas dit cela ! Madame Aubry est une femme très correcte. Elle s’est donc contentée de se permettre d’un soupçonnet d’ironie.
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Crime de lèse-majesté ! Aussitôt l’Elysée mobilise tous ses chiens couchants. Le cabinet noir distribue les rôles. Objectif : claironner partout que Martine Aubry, pitbull femelle, a battu tous les records de vulgarité agressive en comparant le chef de l’Etat à un gibier de potence.
Mais comment faire passer ça dans les médias puisque c’est totalement faux et qu’il suffit de lire la phrase incriminée pour s’en convaincre ? T’occupes… On peut compter sur ce qu’il faut de journalistes tenus en laisse, pas couchants ceux-là mais couchés. On les mobilisera. Au signal, ils aboieront la partition canine qui convient. Quelques sons de cors et ça part en chasse ces bêtes-là.
Et effectivement, ce fut grandiose. Sur toutes les chaînes, sur toutes les ondes, tourna, vrilla, obsessionnellement, en boucle, pendant presque 48 heures, le leitmotiv imposé : « l’inacceptable dérapage de Martine Aubry, qui avait osé comparer le président de tous les Français au saint patron de tous les escrocs ». Pure invention. Manip grosse comme un semi-remorque.
Alors ? Alors, soit les journalistes qui relayèrent ce grossier trucage sont des crétins, ce qu’on ne peut pas, bien sûr, exclure totalement (mais, aucun, au moins de ceux que je connais, ne répond à cette définition), ou bien ils sont inféodés. Aux ordres. A plat ventre. A la pogne. Au choix. De toute façon, c’est l’un ou l’autre.
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Les obsédés du groupe Bilderberg vont être contents. Je leur annonce le prochain invité vedette de cet aréopage de personnes supposées influentes : ce sera François Hollande.
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C’est tout à fait par hasard que les syndicats d’enseignants ont pu avoir connaissance d’une lettre dans laquelle le ministre de l’Education nationale annonçait une augmentation des effectifs d’élèves par classe, à 30 ou plus, une diminution de la scolarisation des moins de 3 ans, une fermeture de nombreuses écoles rurales, la suppression des maîtres spécialisés dans les difficultés scolaires, ainsi que des aides psychologiques, et la multiplication des vacataires.
Au cours de ses nombreuses rencontres avec les représentants des enseignants, le ministre ne leur avait jamais fait part de ces projets.
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Pas question d’augmenter les impôts, affirme-t-on. Or, on travaille déjà au ministère des Finances sur une série d’augmentations plus ou moins camouflées. En attendant, le montant de la contravention pour stationnement illicite sera augmenté, lui, de 11 euros à 20 euros. Un doublement. Ca promet.
Mercredi 2 Juin 2010
Jean-François Kahn
jeudi 3 juin 2010
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