Il est intéressant de voir que LE journaliste ne reprend pas l'intégalité du propos pour le titre «Je n’ai pas vocation à devenir le bureau de tous les pleureurs» et de toutes les pleureuses...
Pourquoi ? parce que pour lui, la règle grammaticale s'applique : le masculin l'emporte ...ok
Mais alors on se dit "waouh ! notre cher ministre, lui, tient compte du genre et veut rendre visibles les femmes : c'est tout à son honneur !" SAUF QUE
il insiste de cette manière que ce sont (surtout ? ) des "pleureuses" qui sont venues
le voir pour l'affaire Orelsan, Polanski, la sienne ?
Il est donc moins étonnant de voir qu'ici, les femmes rendues sont visibles : ce sont des pleureuses ...
Il a dû sûrement beaucoup écouter le dernier titre de Renan Luce "les filles, ce sont toutes des pleureuses" ....
«Je n’ai pas vocation à devenir le bureau de tous les pleureurs»
Frédéric Mitterrand n’entend pas intervenir dans une affaire qu’il juge «dérisoire»:
Recueilli par Gérard Lefort
En déplacement dans l’Isère, le ministre de la Culture a répondu hier après-midi par téléphone aux questions de Libération concernant la polémique entre Marie NDiaye et Eric Raoult.
Comment réagissez-vous à cette polémique entre Eric Raoult et Marie NDiaye ?
En tant que ministre de la Culture, je ne veux pas entrer dans cette petite polémique que j’estime anecdotique et, pour tout dire, ridicule. J’aimerais plutôt parler d’un différend. Sinon, sur le fond, je répète que le prix Goncourt est totalement libre, qu’il n’est pas une institution de la République et que son attribution n’impose à son lauréat aucun devoir de réserve. Imaginer que je puisse douter de cette liberté est grotesque.
En tant qu’écrivain et citoyenne, Marie NDiaye écrit et dit ce qu’elle veut. Mais Eric Raoult, en tant que citoyen et élu, aussi. Ce n’est pas un ami mais un proche, un homme chaleureux qui, dans les deux mois qui viennent de s’écouler, s’est révélé, dans la majorité, un des plus gentils et des plus offensifs pour prendre ma défense. Pour ce que j’en connais, c’est un type entier. J’imagine qu’un matin, il a dû se réveiller en se disant : Mais qu’est-ce qu’elle a à dire du mal de la France, celle-là ? Par ailleurs, c’est un parlementaire qui, en tant que tel, a le droit de poser des questions écrites au ministre de la Culture. Mais imaginer que ce qu’il a exprimé représente le point de vue du pouvoir, de l’Etat, voire du Président, serait totalement absurde.
J’imagine qu’en ce qui concerne les déclarations de Marie NDiaye, il en est de même : ses propos n’engagent qu’elle, ses droits et ses devoirs de citoyenne, et n’entament en rien d’autres images qu’on peut se faire de la France et de l’Etat. En tout cas, on peut toujours en discuter.
En faisant appel à votre jugement et à votre éventuelle condamnation des propos d’Eric Raoult, Marie NDiaye invoquait implicitement autant l’écrivain, le cinéaste ou l’artiste que le ministre…
L’écrivain et l’artiste sont libres, totalement libres. Je crois l’avoir prouvé. Le ministre est tenu à une autre sorte de liberté dans le cadre imposé par sa fonction. Mais sur le fond, je n’ai pas le sentiment que Marie NDiaye ait été attaquée. Le mot «attaque» est trop fort. Eric Raoult est un député qui n’est pas d’accord avec certaines déclarations de Marie NDiaye. Et si à chaque fois qu’un député n’est pas d’accord avec quelque chose, on en fait tout un drame, on n’est pas sorti de ce genre de polémiques que, encore une fois, j’insiste, je trouve un peu dérisoire.
Allez-vous répondre à la question écrite d’Eric Raoult ?
A ma connaissance, cette question devrait être retirée par Eric Raoult. Et je n’aurais donc pas à y répondre.
Vous avez défendu Roman Polanski, mais vous n’intervenez pas dans la «mésentente» entre Marie NDiaye et Eric Raoult…
Il y a une échelle de gravité, sinon plus rien n’a de sens. En tant que ministre de la Culture, je n’ai pas vocation à devenir le bureau de tous les pleureurs et de toutes les pleureuses. Si je cédais au fait d’intervenir sur tout et n’importe quoi, tout le monde me demanderait de prendre partie sur des affaires dont c’est mon droit d’estimer qu’elles ne sont ni cruciales ni déterminantes pour la liberté en France aujourd’hui, et pour la liberté tout court.
jeudi 12 novembre 2009
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