mercredi 25 novembre 2009

Refuge

Puisque mes mots, mes idées dérangent .... je viens ici : trop sombre, le féminisme ?
Revendicatif alors oui, peut-être pas très optimisme tous les jours même si je considère la prise de conscience, la protestation, la communication comme les pendants positifs de cet état de choses.
Non, nous ne sommes pas (toutes et tous) de pauvres victimes passives incapables de se défendre: nous luttons à notre manière. Lutter,c'est exister, c'est avancer, c'est faire changer les choses EN MIEUX.


Critique
"La Domination masculine" : enquête sur le patriarcat
LE MONDE | 24.11.09 | 16h35 • Mis à jour le 24.11.09 | 16h35



Les femmes à la cuisine et les hommes au pouvoir ? Cette enquête sur les rôles prédestinés, le culte du mâle dominant, s'ouvre sur l'opération d'un pathétique garçon qui se fait rallonger le pénis afin de se sentir "mieux dans [son] slip" et plus à même de clamer son identité. Suivent les témoignages d'adeptes du "speed-dating" qui avouent chercher un homme protecteur, possessif, mieux payé qu'elles, "stéréotype de l'ancien temps". Et l'interview d'un vendeur dans un magasin de jouets commentant la raison d'être des rayons garçons et filles : aux uns, les machines et tout ce qui implique un rôle de chef, aux autres, les poupées, balayettes, rêves de princesses et clonage des tâches ménagères dévolues aux mamans.
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Sur le même sujet
Filippo Timi et Giovanna Mezzogiorno dans le film de Marco Bellocchio, "Vincere",
sorti en salles mercredi 25 novembre 2009.


Aussi consternants que soient ces reportages, ils reflètent une réalité : une culture de la domination silencieuse des hommes, entretenue par les livres, les pubs, l'art de la représentation du phallus, l'intégrisme religieux, et rabaissant les femmes au statut de spectatrices. Insert accablant pour ses admirateurs(-trices) : un document montre Léo Ferré exhalant sa haine des femmes cultivées, clamant que les femmes ont "leur intelligence dans les ovaires".

A cette première partie qui enfonce un peu des portes ouvertes succèdent deux gros sujets, essentiellement tournés au Québec où se relancent un courant féministe et un contre-courant réactionnaire qu'elles appellent "backlash" ou "ressac" : l'un sur les violences conjugales, les femmes battues, l'autre sur le massacre de l'Ecole Polytechnique de Montréal où un élève tua quatorze de ses camarades, pour la seule raison qu'elles étaient femmes.

Patric Jean s'est infiltré sous un nom d'emprunt chez des "masculinistes", ces hommes qui considèrent le féminisme comme "un crime contre l'humanité". Il exhume des archives une interview du journaliste Eric Zemmour qui défend "l'homme comme prédateur".

Tout cela est à la fois passionnant et accablant, mais l'ensemble souffre d'une construction contestable et tient plus du docu télé.

Film documentaire franco-canadien de Patric Jean. (1 h 43.)
Jean-Luc Douin



Cinéma 25/11/2009 à 00h00
L’armée du phallus
Critique

Testostérone . Un docu fourre-tout sur le machisme ordinaire.




Par CÉCILE DAUMAS

(UGC Distribution)



La Domination masculine de Patric Jean 1 h 43.

On aurait voulu aimer ce documentaire. D’abord, pour son affiche accrocheuse centrée sur une paire de couilles tricotée de laine multicolore. Ensuite, pour son titre, la Domination masculine, fleurant bon le Bourdieu et sous-entendant une inversion théorique prometteuse sur un sujet ultralégitime mais essoré : le féminisme.

Caché. Le film débute, fidèle à ses impertinentes promesses : on croit assister à un accouchement avec un père en blouse verte d’hôpital, on est spectateur d’un allongement de la verge. «Un centimètre dans le pénis, c’est un centimètre de plus dans la tête», dit le chirurgien. De la domination masculine, le Belge Patric Jean en démontre son versant caché et silencieux, évidence qui passe pour naturelle et ne l’est pas. Dans un magasin de jouets, un vendeur explique, imperturbable, devant cafetières et machines à laver. «C’est fait pour les filles. Elles imitent leur maman.» Pour les garçons, des déguisements de héros, cow-boys et pompiers.

Autre moment savoureux : une séquence en noir et blanc où le jeune Pierre Tchernia fait l’article à un salon d’électroménager : «L’outil le plus parfait qui ravaude, lave, épluche les pommes de terre, soigne les enfants et sourit, c’est la femme. Alors n’hésitez pas, achetez une femme !»

Posture. Le réalisateur excelle dans le montage de ces séquences drôles et signifiantes. De même quand il évoque un fait divers sanglant survenu au Québec en 1989 : un tireur fou abat quatorze étudiantes de l’Ecole polytechnique de Montréal. Un crime qui, paradoxalement, a libéré la parole des antiféministes, remarque le cinéaste. Du Québec, Patric Jan a aussi tourné des séquences sur la violence conjugale et le travail de la police locale, au point d’en faire un film dans le film. Reprenant les théories de l’avocate Gisèle Halimi, il démontre le continuum entre banalité de la domination et violence entre conjoints.

Certes, le docu sort le 25 novembre, Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Mais à évoquer beaucoup trop longuement ce thème dramatique - sujet en soi d’un film - le cinéaste perd le sel de son inversion théorique. Et relance le débat qui agite le féminisme depuis de nombreuses années. N’y a-t-il pas un danger, et même un effet contre-productif, à enfermer les femmes dans une posture d’éternelle victime ? La féministe Camille Paglia va ainsi jusqu’à conseiller à ses congénères d’apprendre à se défendre en étudiant le foot américain !



Alerte info


Quand le féminisme fait homme

il y a 9 heures 16 min
L'Express LEXPRESS.fr




Avec son documentaire sur les ravages du sexisme sorti mercredi dernier, le réalisateur belge Patric Jean s'attaque à la grande cause nationale de 2010: les femmes. Et les machos enragent... Lire la suite l'article
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Discussion: Condition féminine

Pour nous convaincre de la sincérité de son discours, Patric Jean n'aurait pas trouvé mieux. Réalisateur de La Domination masculine, remarquable état des lieux d'un machisme pernicieux ancré dans les moeurs qui mène tout droit à la violence sur les femmes, ce Belge vivant entre Bruxelles et Paris annule un premier rendez-vous pour... récupérer son bébé fiévreux à la crèche. La mère, également documentariste, est en déplacement. Patric Jean, féministe convaincu de 41 ans, est évidemment pour le partage des tâches familiales.

A voir l'implacable constat qu'il dresse dans son film, c'est à croire que la "parenthèse enchantée" des années 1970 n'a jamais existé et que la condition féminine a recouvré son statut d'avant-guerre. "Il serait idiot de dire que nous n'avons pas avancé depuis cinquante ans, corrige-t-il. Mais la réduction des inégalités entre hommes et femmes progresse tellement lentement... qu'on atteindra la parité dans deux cent cinquante ans!" Pour illustrer son propos, Patric Jean a baladé sa caméra des speed-datings parisiens –où les candidates reprodui­sent les clichés sexistes avec le sourire et le plus grand naturel – à l'école polytechnique de Montréal (Québec), théâtre de l'exécution sommaire de 14 étudiantes en ingénierie le 6 décembre 1989 par un antiféministe de 25 ans.Le réalisateur s'est immiscé sous un nom d'emprunt parmi des "masculinistes" canadiens, militants vindicatifs de mieux en mieux organisés depuis une dizaine d'années, dont il a recueilli des témoignages effrayants. "Ils sont évidemment furieux d'avoir été trompés", raconte-t-il, menacé de mort à demi-mot dans des blogs particulièrement virulents. "L'un dit que, si je viens présenter mon long-métrage au Canada, je risque de passer à côté de ma propre vie et de connaître mon Waterloo."

Convié dans les colloques des suffragettes

Le réalisateur est précisément né près de la cité belge, dans un milieu ouvrier. Son père, mort quand il avait 2 ans, interdit à sa mère de continuer une prometteuse carrière de chanteuse d'opéra. Elle enseignera le chant et élèvera seule son fils. D'où cette énergie farouche à défendre les femmes? "J'ai plutôt évolué grâce aux diverses compagnes avec lesquelles j'ai vécu", répond l'intéressé. Le réalisateur, désormais invité dans tous les colloques des suffragettes françaises, ne se leurre pas sur l'avenir. "Le masculinisme connaît en France une progression constante." Son documentaire n'est donc pas seulement un constat, mais aussi un signal d'alarme.


Patric Jean : "Je suis un pro-féministe radical"


Dans un documentaire intelligemment militant, le réalisateur belge s’interroge sur les racines de l’inégalité des sexes qui structure les sociétés occidentales.


Article de Pamela Messi

« Vous avez-dit égalité ? », interroge Patric Jean sur l’affiche de son nouveau film, La Domination masculine, un documentaire intelligemment militant. Education, politique, publicité, jeux de séduction… Le réalisateur belge explore tous les lieux d’exercice possibles de cette domination ancestrale, en s’arrêtant plus particulièrement sur le cas (éclairant) du Québec. Une preuve que le propos est juste ? Il a fait sortir de leurs gonds les hommes les plus misogynes – ceux pour qui « le féminisme est un crime contre l’humanité » – qui inondent la blogosphère de commentaires haineux. Face aux incitations à la violence et aux menaces dont il a fait l’objet, Patric Jean a même dû récemment renoncer à un voyage à Montréal. « Je veux que les spectateurs se disputent en sortant de la salle », annonçait-il – sur le ton de l’humour – dans le dossier de presse du film. C’est réussi. Rencontre avec un homme qui se définit comme un « pro-féministe radical ».

Ce titre, La Domination masculine, c’est un hommage à Bourdieu ?

Patric Jean : Rien à voir. « La domination masculine », c’est une expression très ancienne dans la littérature. Je voulais parler exactement de ce sujet là : pas des combats des femmes mais de ce qu'est la domination masculine aujourd’hui en Occident. Le titre m’a donc sauté aux yeux.

Qu’est-ce qui vous a amené à vous intéresser à ce sujet ?

J’ai choisi de travailler sur ce sujet pour des raisons politiques. De la même manière que je fais des films sur les pauvres parce qu’il y a des pauvres, j’ai eu envie de faire un film sur la domination masculine parce que nous vivons dans une société patriarcale où les femmes ne peuvent pas occuper la même place que les hommes. Or, si tout le monde est conscient de l’existence de la pauvreté dans le monde et donc de la nécessité de faire des films sur ce thème, la question du rapport entre hommes et femmes et de l’injustice de genre ne saute pas aux yeux. Dans l’idéal, ma démarche ne devrait donc surprendre personne.

Pourquoi avoir consacré une grande partie du film au Québec ?

Parce qu’en matière de relations hommes-femmes, c’est une société qui a vingt ans d’avance sur la Belgique et la France où se déroule le reste du film. Il y a eu des combats de femmes et des raisons politiques et historiques complexes qui ont fait que c’est une société déjà beaucoup plus égalitaire que la nôtre. L’égalité n’est pas parfaite, mais c’est déjà un grand pas en avant. Sur la question de la violence conjugale par exemple, le Québec a clairement vingt ans d’avance, au moins. Mais ça c’est le côté positif. Le revers de la médaille, c’est que cette avance entraîne ce qu’on appelle le « ressac » ou « backlash » : le système réagit et on observe un contre-mouvement émancipatoire de la part d’hommes qui ne veulent pas perdre leurs privilèges et qui s’organisent pour que les femmes progressent le moins vite possible, voire qu’elles régressent.

Est-ce le début d’une guerre des sexes ?

Pas d’une guerre des sexes mais d’une guerre politique. Côté féministe, vous avez évidemment une majorité de femmes mais aussi quelques hommes. Et du côté du backlash, vous avez une large majorité d’hommes, mais également une association de femmes qui militent pour que les femmes retournent à leurs casseroles et que les hommes gardent le pouvoir. La question est donc clairement politique : il s’agit de décider si on va continuer à progresser en essayant d’aller vers plus de justice et d’équité ou si l’on reste dans une société archaïque où les femmes font la popote pendant que les hommes partent à la chasse. Je caricature à peine…

Au cours du tournage, avez-vous eu des surprises ?

Ma grande surprise a été de voir à quel point les femmes victimes de violences conjugales racontent toutes exactement la même histoire. Et ce, dans tous les pays où j’en ai rencontrées. Comme si elles s’étaient téléphonées pour se donner le mot. Même les mots qu’elles emploient pour décrire leur ressenti sont souvent les mêmes. Ce phénomène de violences conjugales n’est pas une suite d’histoires personnelles particulières, c’est un phénomène social. La preuve : ça se reproduit toujours de la même manière et dans toutes les classes sociales. Ça commence toujours par une forme de violence psychologique, par la dévalorisation de l’autre, par l’insulte. Et puis les coups arrivent…

Vous parlez peu de religion alors qu’habituellement, le sujet est mis sur le tapis dès que l’on aborde la place de la femme dans la société. Pourquoi ?

Effectivement, quand on parle des femmes, la question de la religion revient sans cesse, parce qu’on parle de l’Islam et qu’on veut toujours nous expliquer que le musulman est un méchant macho qui bat sa femme. Ce faisant, on oublie que toutes les 55 heures, en France, un homme tue sa femme. Or, ils ne sont pas tous musulmans. Certains le sont peut-être, mais ils ne sont pas surreprésentés. Par ailleurs, toutes les classes sociales sont concernées : des médecins, des avocats... Il y a peu de temps, c’est un député qui a tué sa maîtresse. J’ai pensé à parler de religion, mais j’aurais dans ce cas parlé des trois religions et pas seulement de l’Islam, évidemment. Car la question de la femme dans la chrétienté et dans le judaïsme n’est pas abordée de façon plus brillante.

Comment votre mise en scène, très sobre, devait-elle servir votre propos ?

C’est mon style : j’aime travailler sur le silence. Sur ce film en particulier, je souhaitais fournir au spectateur une matière brute. Lui livrer des faits et voir ce qu’il en tire plutôt que lui tenir la main avec un commentaire.

Tout le film est ponctué de scènes où vous recouvrez un mur d’images de symboles phalliques. Que cherchiez-vous à montrer ?

C’est un côté un peu ridicule très masculin et qui me faisait plutôt rire : il semble que dans toutes les cultures, consciemment et inconsciemment, nous les hommes, nous ressentions ce besoin de réaffirmer notre pouvoir sur la société à travers des symboles et, notamment, le symbole phallique. Quand on regarde bien, il y en a absolument partout. Les plots anti-stationnement par exemple, correspondent exactement à la manière dont un enfant dessinerait un sexe en érection. J’ai beaucoup ri il y a quelques années à Bruxelles quand la ville a installé de nouveaux plots, dans une belle pierre de taille. Leur forme était rectangulaire – on ne pouvait donc pas y voir un symbole phallique – mais, à la base, ils avaient ajouté deux boules. J’aurais rêvé d’assister à la réunion chez le maire, d’écouter les gens discuter pour savoir si leur choix était conscient ou inconscient, s’ils avaient trouvé ça très drôle ou si personne ne s’était posé de question.

Vous avez participé à des débats à l’issue des projections en avant-premières de votre film. Les gens se sont-ils disputés autant que vous le souhaitiez ?

Quand j’ai dit que je voulais qu’on se dispute à la fin du film, c’était évidemment une boutade. Mais j’ai tout de même entendu des couples ou même des hommes ou des femmes entre eux, discuter ferme. Plusieurs femmes ont pris la parole dans la salle, très émues. Elles avaient l’impression que le film parlait d’elles. J’ai également reçu une tonne de messages d’insultes anonymes écrits par des hommes beaucoup moins courageux. Pour vous donner une idée, je vous conseille de lire les commentaires sur les blogs et sites internet qui parlent du film. C’est affolant… A la fin du documentaire, je filme des masculinistes. On me demande souvent combien ils sont : dix ? Douze ? Eh bien non, ils sont des millions car leur idéologie est toujours dominante. Tendez l’oreille au coin de la rue ou dans le métro et vous entendrez des hommes discourir et lancer des généralités sur « les nanas », « les gonzesses », « les bonnes femmes »… Toujours ce même vieux discours misogyne. La différence avec les masculinistes, c’est que ces derniers théorisent leurs propos et en font un combat politique. Mais quand on voit combien d’hommes bavent de colère à l’idée même qu’on puisse faire un film dénonçant la domination masculine, on voit combien les idées masculinistes sont présentes dans notre société.

Comment vous situez-vous par rapport au mouvement féministe ?

Je me considère comme un pro-féministe radical. Radical ne voulant pas dire extrémiste. On a souvent et volontairement entretenu la confusion. Il existe un féminisme radical et un certain nombre d’hommes ont voulu faire croire que c’était un féminisme extrémiste. Or, on n’a jamais tué au nom du féminisme. Le féminisme et le pro-féminisme radicaux le sont dans le sens du mot latin qui renvoie à la racine. Cela signifie que l’idée n’est pas de trouver des solutions qui, en surface, vont aplanir les choses, mais de prendre le mal à la racine. En se demandant notamment ce que l’on dira aux enfants, dans le cadre de leur éducation, sur ce que c’est qu’être un homme ou une femme. Autrement dit, je suis un pro-féministe radical parce que je m’interroge sur la racine de ce mal qui structure notre société.


Propos recueillis par Pamela Messi

La Domination masculine

mercredi 25 novembre 2009, par Marine Loyen

Cinoche - Le documentaire du réalisateur belge sortira sur les écrans en France mercredi dans 38 salles : une diffusion limitée, voulue par la production. Un film à voir d’urgence si vous pensez que le féminisme est une cause has-been.

Le réalisateur explore toutes les manifestations de la domination masculine, dans les moindres recoins du quotidien. Depuis le plus insignifiant, en apparence : la démarche. Timide et entravée dans des escarpins pour les femmes, elle est aisée et imposante pour les hommes. Jusqu’au plus grave : il y aura bientôt vingt qu’au Québec, à l’Ecole Polytechnique de Montréal, Marc Lépine a tué 14 jeunes femmes, qui en tant que telles, n’avaient selon lui pas lieu de devenir ingénieur. Il est aujourd’hui célébré par une mouvance de masculinistes, militants du retour au patriarcat de papa.

VIDEO : Bande annonce


LA DOMINATION MASCULINE - BANDE-ANNONCE
envoyé par baryla. -http://www.lecourant.info/spip.php?article2531

La caméra nous accompagne dans un « Joué’Club » désert, pour une savoureuse visite d’un temple de la différenciation sexuelle. Un vendeur est là pour décrypter les goûts de nos chères têtes blondes. Saviez-vous que toutes petites, les filles préfèrent les odeurs de fraise, de fleurs, quand les garçons sont immédiatement attirés par les odeurs de poubelle ? Elles sont pas drôles, les filles. Dès l’enfance, les garçons présentent des facultés innées pour l’imagination, que les fabricants de jouets s’évertuent à cultiver, en leur proposant figurines d’aventuriers et monstres étranges. Les filles, tristement terre-à-terre, se contentent d’« imiter maman » à grand renfort de machines à laver et de fers à repasser en plastique dédaignés par ces jeunes hommes en herbe.

On y apprend également qu’en matière d’esthétique, pour les femmes, ce qui est petit, fluet, est valorisé quand certains hommes vont jusqu’à faire opérer leur sexe pour le rendre plus long, plus gros, plus viril, et enfin « pouvoir bomber le torse ». Un infographiste affirme qu’il diminue systématiquement les pieds et les mains des mannequins photographiés.

Le reportage s’attarde bien entendu sur les violences faites aux femmes, au sein du foyer. A plus de 60 ans, après 40 ans de mariage, on peut encore avoir besoin de frapper à la porte d’un centre d’accueil pour femmes battues.

Bref, rien qu’on ne savait déjà, non que cela soit un défaut. Mais le choix des pays n’est pas anodin - France, Québec et Belgique - que l’on imagine à la pointe de l’égalité des sexes et qui ont connu des avancées significatives en matière de droit des femmes.

Un groupe de féministes interviewés au Québec s’inquiète du retour de bâton que connaît le mouvement féministe, et du retour en force du masculinisme. Ils appellent (oui, il y a un homme parmi elles) à une troisième vague féministe.

Marie Masmonteil, la productrice d’Elzévir Films, s’amuse à dire, à la fin du film, qu’elle n’était pas féministe avant de l’avoir vu.

M.L.

La domination masculine, sorti le 25 novembre.

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