samedi 14 novembre 2009

TROP DE LOIS PEU D'ÉGALITÉ !

TROP DE LOIS PEU D'ÉGALITÉ !
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C’est bizarre, on a l’impression d’avoir entendu cent fois, mille fois le débat sur l’égalité professionnelle et la parité dans l’encadrement de l’entreprise, lancé à nouveau par le gouvernement ces jours-ci. Toutes ces belles promesses aussi. On ne va pas remonter ici aux calendes du féminisme, juste rappeler qu’il y a eu la loi de 1972 instaurant, à travail égal, l’égalité salariale entre hommes et femmes, puis la loi Roudy en 1983 sur l’égalité professionnelle... Cinq textes de loi ont été votés depuis et.... c’est toujours la même histoire : la rémunération des femmes est toujours inférieure à celle des hommes, le temps partiel, les emplois non qualifiés, la précarité restent leur triste privilège, et ce fameux plafond de verre, qui à force de se durcir devient carrément du béton, ne se lézarde pas. Dans les conseils d’administration des entreprises, on ne trouve que 8 % de femmes malgré toutes les solutions proposées pour augmenter leur nombre. C’est tout de même inouï quand on y pense... Depuis 1972 ! Cela fait trente-sept ans que des lois sont votées pour rien. Le temps que deux générations naissent, grandissent et se retrouvent sur le marché du travail pour constater, rageuses, que rien n’a beaucoup changé pour elles. Ce n’est pourtant pas faute de s’être bagarrées, les filles...

Cette fois, Xavier Darcos a décidé de prendre les taureaux (on n’a pas dit les machos) par les cornes. Commandé un rapport – remis l’été dernier –, engagé des concertations et envisagé un projet de loi pour 2010. L’idée, toujours la même, est d’inciter fortement les entreprises à respecter l’égalité des salaires. Et à féminiser l’encadrement. Sur ce dernier point, le ministre est favorable au respect de la proportionnalité entre salariées et femmes cadres. Mais de nombreuses femmes, découragées d’avoir tant parlé pour rien, en sont, elles, arrivées à défendre les quotas pour l’encadrement. Parce qu’elles constatent, comme d’autres l’avaient déjà fait à l’époque des débats sur la parité en politique, que, s’ils ne sont pas acceptables en théorie, les quotas sont inévitables en pratique, si on veut que les choses avancent.

Le problème, c’est qu’on a vu ce que la loi sur la parité, pourtant inscrite dans la Constitution, a donné. Dix ans après, le nombre de femmes députées progresse péniblement. Du reste, on peut dresser le même bilan dans presque toute l’Europe. Quant à l’entreprise, quotas ou pas, on doit pouvoir trouver des moyens de contraindre les patrons récalcitrants, non ? Cela se fait bien en Norvège. Mais ce qu’il ne faudrait surtout pas, c’est patienter encore trente-sept ans, ou plus, pour y arriver. On a trop entendu de belles paroles, trop vu de lois non appliquées. Désormais, nous attendons les résultats.

Par Michèle Fitoussi

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