"Les filles se ramassent" : on est bien dans une vision genrée de la drague par internet: les séductEURs littéraires ont tout à gagner ? mais que dire des séductrICEs ? limitées à montrer leurs "gros nichons".
Cette journaliste oriente donc son propos du point de vue masculin mais est-ce symétrique ou, puisque nous sommes dans une vision assez hétérocentrée, les femmes doivent "juste" n'être que bonnes à regarder ... La superficialité pour les filles, la profondeur pour assez de garçons pour que l'on en fasse un article ...
Pour ma part, internet ayant beaucoup joué dans ma vie privée, j'étais pourtant d'accord sur le contenu: internet permet peut être à des timides ou des "littéraires" de charmer l'intellect de l'autre, filles ou garçons ...
Les filles se ramassent à la plume
internet . Le goût d’écrire et le marivaudage s’emparent des cyberprétendants, selon le site de rencontres Meetic… et ça marche.
Il y a grosso modo deux façons de draguer en ligne. Publier la photo de sa jeune et belle gueule d’amour, ses biscotos, ses gros nichons ; ou faire usage de sa plume de poète de l’amour, sensible, délicate. Passons sur la première option, dont il n’y a pas grand-chose à dire, pour s’arrêter sur la seconde, c’est-à-dire le cas de ceux qui n’ont pas grand-chose à vendre côté plastique. Ces «cérébraux» ont d’ailleurs fait le sujet d’une table ronde cet automne, à l’occasion du premier anniversaire du site Meetic Affinity, la déclinaison plus pondérée du supermercato de la rencontre électronique.
Autour du thème «la correspondance amoureuse à l’ère d’Internet», une psychanalyste (Sophie Cadalen), une écrivaine (Eliette Abécassis), un consultant en rencontres amoureuses (Ronan Chastellier) et une journaliste de l’Express (Christine Kerdellant) semblaient manquer de mots pour dire leur émerveillement devant le lyrisme des internautes. «Techno-poésie» pour les uns, «ivresse littéraire» pour les autres, la drague en ligne auraient, selon eux, rendu le goût d’écrire aux cyberprétendants. Et même remis en selle une pratique bien française : le marivaudage. Rien de moins.
Internet démultiplicateur des jeux de l’amour et du hasard ? C’est bien possible, tant il y a de monde sur les réseaux. Mais, après vérification, les belles-lettres y sont assez rares. Un océan de dragueurs ponctuent leur e-cour de «bah !»,«rhooooooooooo !»,«lol» désolants.
Du coup, par contraste, les habiles conteurs prennent l’avantage. C’est humain : quand on ne sait rien de celui (ou de celle) qui cherche à vous séduire à travers un écran, on s’accroche à ce qui saute aux yeux. Fautes d’orthographe et pauvreté du langage en disent aussi long que l’apparence physique. Et permettent d’opérer un tri parmi les prétendants. En sortent gagnants ceux qui savent montrer leur patte raffinée et tailler leurs mots comme des diamantaires. A eux des tableaux de chasse électroniques aussi denses que la tapisserie de Bayeux (lire témoignage ci-contre). Qu’ils soient moches dans la vie n’a plus aucune importance, seule leur belle plume étincelle sur l’écran. Et crée «de la pulsion amoureuse», comme le notent, à juste titre, les experts réunis par Meetic.
Mais prudence, car avec de telles longueurs d’avance sur le commun des scribouillards, certains excellent dans la manipulation d’âmes esseulées.
Par marie-joëlle gros
jeudi 12 novembre 2009
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