mardi 5 janvier 2010

Féminisme conscient et féminisme inconscient

Je suis souvent bloquée dans des raisonnements avec parfois l'impression de me mordre la queue.
Le féminisme est-il illogique ?
Suis-je illogique ?
Notre société est-elle illogique ?
Illogique au sens contradictoire.
J'ai plutôt tendance à croire que notre société est complexe, ancrée dans des traditions mais qu'elle évolue -à quelle vitesse je ne saurai le dire ? à la fois rapidement à l'échelle de l'humanité, bien trop lentement à l'échelle humaine car les résistances sont nombreuses et soutenues par ces traditions centenaires voire millénaires- ; ceci rendant complexe une compréhension fine, sans caricatures ou effets de loupe, et simple. Ce que mon esprit a encore du mal à voir.
J'ai dans un autre blog en construction parler de paradoxes, paradoxes de cette société qui évolue. http://lefeminismepourlesnuls.unblog.fr/
A la lueur de mon propre cheminement, long et tortueux, jusqu'au féminisme et de la lecture d'un article de Christine Bard paru dans la Recherche sur Marie Curie et Irène Joliot-Curie, "le féminisme n'est-il pas au départ une condition sine qua non de l'accès au Nobel ?", je viens de me faire la réflexion. On parle dES féminismeS, du modéré au radical; des divergences d'opinion dans des questions importante (prostitution, voile, parité). Mais je n'ai rien lu sur un féminisme inconscient qui pourtant me marque.
Je viendrais donc à parler de féminisme conscient et inconscient. On peut être féministe sans se dire féministe.En distinguant tout de même deux acceptions du mot féministe. Un sens strict où la prise de conscience est condition nécessaire "pour être féministe, il faut se dire féministe" et un sens plus large qui engloberait les idées du féminisme.
Etre féministe, c'est certes vouloir et affirmer le combat pour une égalité des droits entre hommes et femmes (sens strict) mais c'est aussi tout simplement vouloir pour soi la même chose que pour aux hommes (sens large) -et peut-être aussi pour les autres, sans en arriver pour autant à avoir une vue globale et sociétale qu'implique le féminisme au sens strict-. C'est vouloir accéder à ce que l'on désire, à ce que l'on pense le mieux pour soi avec une ambition et une énergie qui permet de dépasser certains obstacles. Obstacles visibles ou pas par les protagonistes : souvent visibles mais réduit à leur caractère individuel, sans voir qu'autour de soi, ces résistances à l'évolution de la place des femmes sont partout présentes comme un invariant temporel et géographique. A différents degrés, selon ces deux paramètres.

Dans la célèbre formule "je ne suis pas féministe mais ..."; j'ai déjà été marquée que la suite du discours qui était simplement féministe.
Etre féministe et ne pas le reconnaître ... par honte (cf sceau d'infamie sur les féministes !) ?, par ignorance souvent de ce qu'est réellement le féminisme .... mais pour le savoir, il faut s'y intéresser et donc commencer à changer d'opinion ...
Il s'agirait peut-être d'un autre paradoxe: être féministe sans se le dire ou se l'avouer....

Beaucoup de personnes sont féministes sans le savoir parce qu'ils/elles ignorent que le féminisme est un égalitarisme. C'est ce que j'appelle donc le féminisme inconscient.

On peut ainsi prendre conscience de cette ignorance et devenir "féministe conscient-e" et assumer alors l'image sulfureuse et fausse laissée par ces opposants. Pour, je l'espère, prouver que celle-ci n'est qu'un mythe. Passer du "je" au "nous".

Oui, je sais, c'est tout bête, mais parfois les situations compliquées peuvent être expliquées simplement ... ;-)

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