Berthelot pour la légalisation du pantalon au féminin
Audrey VIRASSAMY France-Guyane 25.05.2010
Toutes hors-la-loi ? Selon un texte de l'an VIII, les femmes ne peuvent toujours pas porter de pantalon (av) Les députés du groupe du Parti radical de gauche et apparentés, dont Chantal Berthelot, ont déposé une proposition de loi visant à supprimer les dispositions réglementaires qui interdisent aujourd'hui encore aux femmes le port du pantalon.
Toute femme désirant s'habiller en homme doit se présenter à la Préfecture de police pour en obtenir l'autorisation. Si nul n'est censé ignorer la loi, il y a fort à parier qu'ils sont peu nombreux, ceux qui se souviennent de cette loi datant du 26 brumaire an VIII. Pourtant, le texte, qui n'a pas été abrogé, est toujours en vigueur. Il a par ailleurs été modifié par deux circulaires de 1892 et 1909, et autorise le port féminin du pantalon « si la femme tient par la main un guidon de bicyclette ou les rênes d'un cheval » . Le mois dernier, ladite loi a pourtant été évoquée dans les médias nationaux. Et pour cause. Le 29 avril, l'Assemblée nationale a enregistré une proposition de loi de députés du parti Radical de Gauche et apparentés, dont Chantal Berthelot, visant à supprimer ces dispositions réglementaires. Un dossier déposé... le 1er avril. « Au départ, c'était un poisson d'avril, reconnaît la députée de la seconde circonscription. C'était pour répondre avec humour au président Sarkozy, qui a déclaré que l'Assemblée nationale allait devoir « délégiférer » , parce qu'il y a encore beaucoup de textes qui n'ont pas été abrogés. Déjà, on voulait rebondir sur le mot « délégiférer » qui n'existe pas, et qui nous a bien fait rire, et puis on s'est dit : « Pourquoi pas ? » » Pantalon et peine de mort
L'interdiction du port du pantalon pour les femmes n'est pas la seule loi qui mérite un coup de balai. Pour preuve, même si la peine de mort a été abolie en 1981, l'article 83 du Code civil oblige « les greffiers criminels (à) envoyer, dans les vingt-quatre heures de l'exécution des jugements portant peine de mort, à l'officier de l'état civil du lieu où le condamné aura été exécuté, tous les renseignements énoncés en l'article 79, d'après lesquels l'acte de décès sera rédigé. » Il faudra attendre la fin 2010, début 2011, pour que se fasse ce grand dépoussiérage des lois. « Ce n'est pas le sujet qui nous mobilise à l'Assemblée, reconnaît Chantal Berthelot. Nous allons travailler dessus lorsque l'agenda nous le permettra. » On verra bien si, d'ici là, le commissariat aura reçu des demandes d'autorisation de femmes accros au pantalon.
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