Politiques 14/05/2010 à 12h41
Homosexualité: le nouveau dérapage du député UMP Vanneste
Le numéro 2 du Vatican, Tarcisio Bertone, qui avait choqué mi-avril en amalgamant pédophilie et homosexualité, vient de trouver un soutien du côté de Tourcoing. Le député UMP du Nord, Christian Vanneste, qui s’était déjà illustré par ses sorties sur l’homosexualité, a écrit que «l’opposition outrancière entre pédophilie et homosexualité n’est pas fondée». Un billet publié sur son blog le 30 avril, que l’hebdomadaire chrétien Golias et le mensuel Têtu ont dénoncé cette semaine.
«L’atelier sémantique gay a inventé la prise de judo conceptuelle la plus efficace: la pédophilie est un crime», commence Vanneste. Il déplore que le cardinal Bertone ait été critiqué «pour avoir dit tout haut qu’il y avait des rapports entre l’une et l’autre», alors que l’on aurait «fait basculer du crime à la vertu», «un ministre», Frédéric Mitterrand, qu’il ne cite pas.
Poursuivant son argumentaire douteux, le député juge «patent», «le lien et même la confusion qui règnent entre l’homosexualité et l’éphébophilie». «Ephébophilie» que Vanneste définit comme «l’attirance des hommes pour les adolescents pubères, mais ambigus de traits» et qui, ajoute-t-il, «ne commence ni ne s’arrête à 15 ans». Et Vanneste de décréter qu’«une société lucide sur son avenir devrait avant tout ne porter d’intérêt qu’à l’hétérosexualité tendant à la création de familles les plus stables possibles». Puis il conclut par un plaidoyer pour le «mariage chrétien», «l’institution la plus conforme aux valeurs républicaines», vante-t-il.
«Une clarification, voire une rupture de l’UMP»
Vanneste avait été poursuivi pour avoir jugé, en 2005, l’homosexualité «inférieure à l’hétérosexualité» et condamné pour injures homophobes à 3.000 euros d’amende et à 2.000 euros de dommages et intérêts à SOS-Homophobie, Act-Up Paris et au Syndicat national des entreprises gays. Mais la Cour de cassation avait annulé, en novembre 2008, la condamnation du tribunal correctionnel de Lille, confirmée par la cour d’appel de Douai. Si ses propos «ont pu heurter la sensibilité de certaines personnes homosexuelles, leur contenu ne dépasse pas les limites de la liberté d’expression», avait jugé la Cour de cassation.
Dans un communiqué, l’Interassociative lesbienne, gay, bi et trans (LGBT) exprime sa consternation, et rappelle que «la loi sur la liberté de la presse condamne toute provocation à la haine, aux violences et à la discrimination, toute injure ou diffamation en raison de l’orientation sexuelle d’un groupe de personne». Et réclame «une clarification, voire une rupture de l’UMP, avec Christian Vanneste qui lui est toujours rattaché».
Ce vendredi matin sur Europe 1, Nathalie Kosckiusko-Morizet, secrétaire d'Etat et secrétaire générale adjointe de l'UMP, interrogée sur les propos de Vanneste, a assuré qu'il n’était plus à l’UMP, mais membre du CNI (Centre national des indépendants et paysans), tout en continuant de siéger au sein du groupe UMP à l’Assemblée nationale. Sur le site de l’UMP, le député figure toujours parmi les élus du parti...
samedi 15 mai 2010
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